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OpéraBlog
ludovic tezier
11 octobre 2015

Une "Aida" pour l'éternité

Qu'ils sont nombreux les lyricomanes râleurs qui nous annoncent sans cesse que le chant verdien n'a plus d'intrerprètes ! Cette Aida gravée en studio à Rome en janvier 2015 et sorti vendredi 9 octobre sous le label Warner Classics vient y apporter un démenti formel. Non mesdames et messieurs, le chant verdien n'est pas mort ! Il se porte même très bien !

Aida Warner Classcis 2015

Est-il besoin de rappeler encore une fois que les enregistrements d'intégrales d'opéras se font rares de nos jours ? Sans doute non. Et pourtant, Warner Classics a relevé le défi en produisant, non  seulement un opéra de Verdi, mais Aida, opéra péplum s'il en est. Non contant de cet exploit, Warner a tenu à réunir les meilleurs interprètes verdiens actuels : le chef Sir Antonio Pappano, les chanteurs Jonas Kaufmann et Ludovic Tézier et les chanteuses Anja Harteros et Ekaterina Semenchuk.

Kaufmann Semenchuk Aida, Warner 2015

Cet enregistrement d'Aida reçoit le succès escompté. Il se positionne à une place de choix dans la discographie du chef-d'oeuvre de Verdi. La direction d'Antonio Pappano, en premier lieu, est un immense atout. Le maestro dirige avec une efficacité incroyable, un sens du drame époustouflant, tenant l'auditeur en haleine de la première minute de l'ouverture aux dernières notes de l'ouvrage. L'Orchestra dell'Accademia di Santa Cecilia sonne merveilleusement bien, tous les pupitres se couvrent de gloire tandis que le choeur de l'Accademia met en valeur les talents de compositeur choral de Verdi. 

Harteros Kaufmann Pappano Aida Warner 2015

Anja Harteros met au service du rôle titre ses grands talents d'artiste : aigus vibrants à arracher des larmes, médium charnu, timbre charmeur. On ne peut que rendre les armes devant tant de séductions. La soprano allemande se pose en égale face aux grandes Aidas du passé telles que Renata Tebaldi ou Maria Callas. Face à elle, sa rivale Amneris est chantée par la russe Ekaterina Semenchuk. La fille du Pharaon est ici particulièrement humaine, tant dans sa douleur que dans ses emportements de rage et de jalousie. Bouleversante dans tout le dernier acte, on retiendra ses dernières notes, incroyables de beauté et de pathos. Ludovic Tézier est en roi d'Ethiopie époustouflant de bout en bout, depuis son air impressionant de contrastes dans la scène du triomphe au merveilleux trio avec Aida et Radamès, sans parler de son duo avec Aida, violent, insinuateur et convainquant à souhait. On ne connait qu'un Amnoasro digne de rivaliser avec celui-là : Tito Gobbi. Erwin Schrott est un Ramfis parfait, grand prêtre terrifiant à la volonté de fer et aux graves rocailleux. Que dire enfin du Radamès de Jonas Kaufmann ? Timbre profond, pianissimi à en faire pâmer les dames, le ténor allemand transforme tous les pièges de la partition en atout, y compris ce célèbre et assassin si bémol pianissimo finissant le "Celeste Aida".

Bref, cette Aida est un succès sur tous les plans. C'est une Aida d'ajourd'hui mais c'est aussi une Aida pour l'éternité.

Tézier Aida, Warner, 2015

Aida de Giuseppe Verdi

Aida : Anja Harteros

Radamès : Jonas Kaufmann

Amneris : Ekaterina Semenchuk

Amonasro : Ludovic Tézier

Ramfis : Erwin Schrott

Il Re : Marco Spotti

Messaggero : Paolo Fanale

Sacerdotessa : Elonora Buratto

Direction musicale : Antonio Pappano

Chef de choeur : Ciro Visco

Orchestra e coro dell'Accademia Nazionale di Santa Cecilia

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21 août 2015

Intégrale d'"Aida" à paraître

Ces dernières décennies, l'industrie du CD a peu à peu délaissé les intégrales d'opéra, bénéficiant les récitals, réputés moins coûteux. Le dernier intégrale, Tristan und Isolde avec Placido Domingo et Nina Stemme, chez EMI, date de 2005. C'est donc avec un plaisir immense que l'on a appris l'enregistrement d'une nouvelle Aida en février 2015. C'est avec une impatience aussi grande que nous attendons sa sortie, prévue pour le 2 octobre prochain. Mais s'il est une chose qui nous procure encore plus de joie, c'est bien-sûr la distribution de rêve regroupée par Warner Classics. A la tête de son Orchestra dell'Accademia di Santa Cecilia, Sir Antonio Pappano saura sans aucun doute renouveler le succès obtenu dans "Nessun Dorma : The Puccini Album" , récemment sorti chez Sony Classical. Anja Harteros, la soprano allemande si applaudie dans ses récentes interprétations de la Maréchale (Der Rosenkavalier) et du rôle-titre d'Arabella, prêtera sa voix à l'héroïne, la princesse éthiopienne Aida. Ludovic Tézier, grand baryton français applaudi principalement chez Verdi, sera son père, le roi Amonasro, qui précipitera la chute d'Aida et de son amant. Erwin Schrott, basse du moment, chantera le prêtre Ramfis tandis qu'Ekaterina Semenchuk, seule parmi les cinq rôles principaux à ne pas être en prise de rôle, interprêtera Amnéris, fille de pharaon et rivale malheureuse d'Aida. Pour clôre cette distribution parafaite, Jonas Kaufmann, le ténor le plus célébré de notre époque, chantera Radamès, le chef des armées égyptiennes.Un CD qui restera sans doute dans l'histoire de l'opéra...

Aida-Roma

Pour plus d'information :

http://www.warnerclassics.com/antonio-pappano/news/1215

Pour voire la bande annonce :

https://www.youtube.com/watch?v=R4JioFBobM0

9 avril 2015

Une saison 2015-2016 aux reprises alléchantes pour le Wiener Staatsoper

La fraichement dévoilée nouvelle saison du Wiener Saatsoper se distingue en ceci : les reprises sont presques plus alléchantes que les créations !

Et pour cause, sur les six créations envisagées, une seule retient notre attention. Un Macbeth dirigé par Alain Altinoglu et, dans le rôle-titre et en prise de rôle, le baryton verdien incoutournable de ces derniers temps Ludovic Tézier.

Du côté des reprises, en revanche, beaucoup plus de stars, beaucoup plus d'affiches luxueuses.

De Verdi, on pourra applaudir Rigoletto, d'abord en septembre avec Joseph Calleja, Ambrogio Maestri, Michele Pertusi et Aleksandra Kurzak puis en janvier avec Juan Diego Florez, Carlos Alvarez, Olga Peretyatko et Nadia Krasteva en Maddalena. Viendront ensuite Un Ballo in Maschera avec Ramon Vargas et Simon Keenlyside en janvier puis Piotr Beczala, Dmitri Hvorostovsky et Nadia Krasteva, La Traviata avec Marina Rebeka et Placido Domingo, Simon Boccanegra avec Hvorostovsky à nouveau, Ferrucio Furlanetto, Barbara Frittoli et Francesco Meli et enfin un Don Carlo réunissant Anja Harteros, Ludovic Tézier, Béatrice Uria-Monzon, René Pape et Ramon Vargas.

Chez Puccini, on retiendra Tosca avec, en décembre, Martina Serafin et Roberto Alagna, Angela Gheorghiu en février, puis cette dernière sera rejointe par Jonas Kaufmann et Bryn Terfel en avril. A noter également, La Bohème avec Maria Agresta et Manon Lescaut avec Anna Netrebko.

Pour le belcanto, on ne retiendra qu'Anna Bolena avec Edita Gruberova dans le rôle-titre et Sonia Ganassi dans celui de sa rivale triomphante et Don Pasquale avec Ildebrando D'Arcangelo et Juan Diego Florez en oncle et neveu.

Côté opéra français, ne manquez ni Manon avec Diana Damrau ni Roméo et Juliette avec Juan Diego Florez et Marina Rebeka. On tentera également de voir Elina Garanca en Charlotte aux côtés du Werther de Matthew Polenzani.

Pour l'opéra allemand, on n'oubliera ni Don Giovanni avec Marius Kwiecen, Marina Rebeka et Erwin Schrott (en Leporello) ni Der Rosenkavalier avec Anja Harteros puis Martina Serafin en Maréchale et encore moins Arabella avec Harteros dans le rôle-titre.

Pour les amateurs d'opéra russe, il faudra se contenter d'un Boris Goudounov avec René Pape et d'Eugène Onéguine avec Anna Netrebko.

Une très belle saison en somme avec tout de même un petit regret : pas de Verdi avec Jonas Kaufmann...

 

Harteros Kaufmann, La Forza del Destino, 2013

7 avril 2015

Un festival Mezzo à Paris

 

La chaîne de télévision consacrée à la musique Mezzo lance un festival à Paris. S'étendant du 6 au 30 juin 2015, le festival rassemblera les deux stars lyriques Ludovic Tézier et Karine Deshayes pour un concert Salle Gaveau le 9 juin. L'Orchestre de Paris jouera sous la direction de Fazil Say le 24 juin à la Philarmonie. A l'Hôtel de la Monnaie de Paris, on pourra voir la jeune soprano colorature Sabine Devieilhe en clôture de festival.

Ces soirées seront évidemment retransmises, en direct ou en différé, sur Mezzo. Nous n'espérons qu'une chose : que ce festival perdure !

ludovic-tezier_c_jpg_681x349_crop_upscale_q95 (2)

27 février 2015

Le regietheater est-il passé par là ?

Pour une fois que Ludovic Tézier est enregistré et que l'enregistrement sort, nous ne nous plaindrons pas.

Voilà donc un DVD, captation de Don Carlo au Teatro Regio de Turin en avril 2013. Les décors et les costumes rappellent par leur somptuosité ceux des Visconti et autres Zefirelli. Malheureusement, aucune direction d'acteurs ne permet d'habiter le plateau. Les chanteurs en sont réduits à des gestes convenus ou à rester tout simplement immobiles. Un détail frappe également : pas d'hérétiques pendant l'auto-da-fe.

La direction de Gianandrea Noseda est méticuleuse sans pour autant perdre le sens dramatique de l'oeuvre ni l'idée de globalité. L'orchestre du Teatro Regio sonne très bien, avec une mention spéciale pour les cordes.

Ludovic Tézier domine sans conteste la distribution. Son Posa est noble, tout en nuances, et renoue avec les Piero Cappuccilli et les Renato Bruson. Dommage que Hugo de Ana ne lui ait pas donné les moyens de se départir de sa froideur et d'être réellement son personnage. Ildar Abradzakof est un Filippo juvénile, très sonore et profond. Ramon Vargas a une voix chaude, correspondant à merveille à son ardent personnage. Malheureusement, il n'a aucune présence scènique (il vire même au comique quand Eboli soulève son voile dans les jardins). Daniela Barcellona est une Eboli de haute tenue malgré quelques aigus forcés. Malgré une très belle voix, Svetlana Kasyan est le point faible de la distribution. Sans doute Elisabetta vient-elle trop tôt dans la carrière de la soprano russe.

Un enregistrement auqul l'image apporte très peu. 

Abradzakof Don Carlo, Torino, 2013

 

Distribution : 

Don Carlo : Ramon Vargas

Rodrigo, marchese di Posa : Ludovic Tézier

Filippo II : Ildar Abradzakof

Elisabetta di Valois : Svetlana Kasyan

Le grand inquisiteur : Marco Spotti

Tebaldo : Sonia Giani

La voix du ciel : Erika Grimaldi

Un moine : Roberto Tagliavini

Lerma : Dario Prola

Un héraut : Luca Casalin

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16 février 2015

Vacances prolongées pour Simon Keenlysydide

Après plusieurs annulations et un Rigoletto désastreux à Vienne, le baryton anglais Simon Keenlysydide a annoncé son retrait de la scène lyrique pour trois mois.  Cette annonce fait douloureusement écho au forfait de Thomas Hampson l'année dernière dans Wozcek ou à celui de Ludovic Tézier il y a deux ans. Défaillance des barytons d'aujourd'hui ? Les fréquentes annulations d'autres artistes tels que Jonas Kaufmann ou Anja Harteros démontrent que le problème s'étend à toutes les tessitures. Agenda trop chargé ? Stress ? Voyages trop nombreux ? Rôles trop lourds ? Les hypothèses ne manquent pas pour expliquer ces trop nombreux forfaits... 

Simon Keenlyside

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