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OpéraBlog
17 février 2016

Distributions luxueuses pour le Met en 2016-2017

Fidèle à ses habitudes, le Metropolitan Opera de New-York proposera pour la saison 2016-2017 des spectacles du répertoire avec, à l'affiche les chanteurs,  les plus demandés du monde lyrique.

Tout d'abord, la saison s'ouvrira avec un Gala des 50 ans du Met au Lincoln Center. Pour l'occasion, Peter Gelb a invité vingt-sept artistes dont Juan Diego Florez, Joyce DiDonato, Anna Netrebko...

Didonato Mattei Il Barbiere di Siviglia, Met, 2007

 

L'opéra italien sera bien servi cette année avec quatre opéras de Verdi (Aida, Nabucco avec Placido Domingo, Rigoletto avec Olga Peretyatko et Joseph Calleja et La Traviata avec Sonya Yoncheva, Michael Fabiano et Thomas Hampson), trois opéras de Rossini (Il Barbiere di Siviglia avec Peter Mattei, Pretty Yende et Javier Camarena, Guillaume Tell après plus de 80 ans d'absence avec Marina Rebeka, Mariana Pizzolato, John Osborn et Bryan Hymel en alternance, L'Italiana in Algeri avec Nicola Alaimo et Ildar Abdrazakof) et deux opéras de Puccini (La Bohème avec Piotr Beczala en Rodolfo, Sony Yoncheva et Kristine Opolais en Mimi, Manon Lescaut avec Anna Netrebko et Marcelo Alvarez). Ajoutons à cela I Puritani avec Diana Damrau, Javier Camarena et Luca Pisaroni.Kwiecien Peretyatko I Puritani, Met, 2015

L'opéra français sera également mis à l'honneur avec les débuts en Carmen de Sophie Koch entourée par Marcelo Alvarez et Maria Agresta. Roberto Alagna, Patricia Racette et Atalla Ayan seront à l'affiche de Cyrano de Bergerac. Diana Damrau et Vittorio Grigolo, après avoir chanté Manon la saison dernière, se retrouveront dans Roméo et Juliette. Vittorio Grigolo sera également Werther dans une reprise de la mise en scène de Richard Eyre aux cotés de la Charlotte d'Isabel Leonard.Damrau Grigolo Manon, Met, 2015

Mais cette année on verra aussi beaucoup d'opéras allemand avec notamment Der Rosenkavalier avec Renée Fleming, Elina Garanca et Matthew Polenzani et Salome avec Catherine Naglestad. Don Giovanni de Mozart bénéficiera d'une distribution particulièrement alléchante : Simon Keenlyside, Ildar Abdrazakof, Mariusz Kwiecen dans le rôle titre, Erwin Schrott en Masetto, Rolando Villazon, Ramon Vargas, Matthew Polenzani en Don Ottavio, Marina Rebeka en Donna Elvria, Serena Malfi, Nadine Sierra et Isabel Leonard en Zerlina. Idomeno sera également mis à l'honneur avec Matthew Polenzani dans le rôle-titre, Alice Coote en Idamante, Nadine Sierra en Ilia et Elza van den Heever en Elvira. L'unique opéra de Beethoven, Fidelio, sera illuminé par la présence d'Adrianne Pieczonka dans le rôle de Leonora. Michael Volle et Dolora Zajick seront à l'affiche de Der Fliegende Holländer tandis que Nina Stemme et Stuart Skelton incarneront les amants éternels de Tristan und Isolde.

Sierra Rigoletto, Met, 2015

Signalons également qu'Anna Netrebko et Dmitri Hvorostovsky seront tous deux à l'affiche d'Eugène Onéguine et que Kristine Opolais chantera Rusalka dans une nouvelle production de Mary Zimmerman.

Hvorostovsky Netrebko Guerre et Paix, Met, 2002

 

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16 février 2016

"Les quatre meilleurs chanteurs du monde"

Une célèbre boutade, attribuée parfois à Arturo Toscanini, parfois à Tullio Serafin ou Enrico Caruso, dit que "pour distribuer Il Trovatore il vous suffit des quatre meilleurs chanteurs du monde". Sans aucun doute, l'Opéra de Paris s'est donné les moyens de la réussite en engageant quatre des meilleurs, voire les meilleurs, chanteurs verdiens actuels. Avant de parler de cette distribution idéale, parlons du cinquième rôle de cet opéra : Ferrando, le chef des gardes du Comte. Roberto Tagliavini délivre une interprétation passionnante depuis son air d'entrée jusqu'à l'arrestation d'Azucena au début du III. Belle voix de basse, timbre chaud et technique irréprochable lui permettent de brosser en quelques scènes un personnage profondément hanté par le passé et assoifé de vengeance.Netrebko Il Trovatore, Bastille, 2016

La voix solaire de Marcelo Alvarez fait merveille dans le rôle de Manrico. On admire toujours ce chant naturel et sans fard ainsi que cette voix dorée et lumineuse. Dommage que ce chanteur hors-pair ne soit pas un acteur de la même ampleur. Si sa rivalité avec le Comte est plutôt crédible, son amour avec Leonora paraît singulièrement artificiel.

Son rival en guerre et en amour est chanté par Ludovic Tézier. Baryton verdien dans la lignée directe de Piero Cappucilli et Renato Bruson, il dessine le portrait d'un Conte di Luna orgueilleux, violent et pervers. Dès son entrée au I, il déploie des qualités vocales époustouflantes : sens de la ligne sans pareil, notes tenues sur le souffle, voix homogène aux aigus éblouissants. Et quelle élégance dans le chant et le jeu ! Quelle noblesse, même dans les passages les plus tendus, qui s'accorde si bien au personnage. Le public ne s'y trompe pas, gratifiant son air "Il balen del suo sorriso" d'une longue et bruyante ovation amplement méritée.Tézier Il Trovatore, Bastille, 2016

Ekaterina Semenchuk fait des débuts fracassants à l'Opéra de Paris. Voix profonde, chaude et ronde, timbre de bronze aux reflets mordorés, la mezzo russe joue de ces avantages ainsi que de ses aigus précis et faciles et de ses graves riches pour brosser une Azucena de chair et de sang, hantée par les fantômes du passé. Ses "Mi vendica" glacent littéralement le sang. Ses deux duos avec Marcelo Alvarez sont des moments de pure magie. Elle est proprement effrayante dans la scène du bûcher et dans son exhortation au meurtre du Comte. Son désespoir final est si crédible qu'on en pleurerait.Semenchuk Il Trovatore, Bastille, 2016

Anna Netrebko en Leonora était très attendue. Elle avait dû annuler les deux représentations précédentes pour raison de santé. Ce soir la soprano russe semble remise. Seule une descente étranglée dans "D'amor sull'ali rosee" témoigne de sa récente bronchite. Pour le reste, elle incarne une Leonora particulièrement crédible. Timbre opulent et sensuel ainsi qu'une présence scénique incandescente nous conquièrent dès son entrée et nous tiennent en haleine jusqu'aux dernières notes.Netrebko Il Trovatore, Bastille, 2016

La mise en scène d'Alex Ollé transpose l'action pendant la Première Guerre Mondiale. Le dispositif scénique est beau et ingénieux. Des pavés montent et descendent du sous-sol jusqu'aux tringles. Cependant, cette production présente un défaut, malheureusement commun : l'absence de direction d'acteurs. Les chanteurs ont visiblement été livrés à eux-mêmes. Et s'ils ont tout de même tiré leur épingle du jeu, c'est parce qu'ils ont su compenser cette lacune par un investissement personnel et une qualité vocale hors-norme. Que restera-t-il avec une distribution moins prestigieuse ?

Quoiqu'il en soit, on gardera un souvenir impérissable de cette soirée exceptionnelle portée par "les quatre meilleurs chanteurs du monde".

 

 

Netrebko Tézier Il Trovatore, Bastille, 2016

 

 

 

 

 

 

 

Il Trovatore, Opéra de Giuseppe Verdi sur un livret de Salvatore Cammarano, 1853

Il Conte di Luna : Ludovic Tézier

Leonora : Anna Netrebko

Azucena : Ekaterina Semenchuk

Manrico : Marcelo Alvarez

Ferrando : Roberto Tagliavini

Ines : Marion Lebègue

Ruiz : Oleksiy Palchykov

Un vecchio zingaro : Constantin Ghircau

Un messo : Cyrille Lovighi

 

Direction musicale : Daniele Callegari

Mise en scène : Alex Ollé

Orchestre et choeurs de l'Opéra National de Paris

Opéra Bastille, lundi 15 février 2016

13 février 2016

De l'énergie à revendre...

Cette production d'Il Barbiere di Siviglia, signée Damiano Michieletto, avait été crée à Genève en 2010 avant d'être jouée à Paris en 2014 avec Karine Deshayes en Rosina et Florian Sempey. Cette année, elle est reprise avec une distribution prestigieuse qui réunit des chanteurs belcantistes de renom tels Nicola Alaimo ou Lawrence Brownlee. La mise en scène de Michieletto est toujours aussi impressionante par son énergie et sa vitalité. Les actions se déroulent tantôt sous les fenêtres de Don Bartolo, tantôt à l'intérieur même de la maison dans les différents étages. On monte les escaliers, on les descend, on passe de pièce en pièce, le décor tourne à tout moment : quel dynamisme !

Il Barbere di Siviglia, Bastille, 2016

Côté orchestre, on est emballé par la vision très légère, délicate et ciselée que Giacomo Sagripanti propose d'Il Barbiere di Siviglia. L'ouverture est extrêmement personnelle et originale.

Arduini Yende Il Barbiere di Siviglia, Bastille, 2016

Pour ce qui est des chanteurs, on est littéralement emporté à quelques exceptions près. Tout d'abord, la jeune soprano française Anais Constant est une Berta de très haute école. Son air "Il vecchietto cerca moglie" est un très beau moment. L'actrice dessine un personnage de femme vieillissante et solitaire très touchant.

Le choix d'une soprano pour chanter Rosina nous paraît peu judicieux, surtout après que des mezzo telles que Teresa Berganza, Frederica Von Stade ou Joyce DiDonato ont définitivement reconquis le rôle. On se souvient, de plus, que Rossini ne supportait pas les Rosina sopranos qui se permettaient de rajouter toutes sortes de vocalises qu'il n'avait pas écrites. Une fois cette réserve faite, on peut toute fois constater que Pretty Yende est une Rosina scéniquement très crédible aux vocalises personnelles et imposantes.Brownlee Yende Il Barbiere di Siviglia, Bastille, 2016

Du côté des messieurs, il n'y a que des éloges à faire. Tous sont parfaitement en adéquation avec l'écriture et le comique rossinien. Alessio Arduini est un Figaro de bonne tenue. Il maîtrise parafaitement son rôle de factotum malicieux.Arduini Il Barbiere di Siviglia, Bastille, 2016

Lawrence Brownlee fait merveille en Conte di Almaviva. Inhabituellement gauche et bouffon, il fait rire la salle par ses pitreries tout au long de l'opéra. Cependant, c'est dans l'air "Ah, il più lieto" que le ténor américian nous a le plus ému. Brownlee Il Barbiere di Siviglia, Bastille, 2016

Nicola Alaimo qui s'est affirmé ces dernières années comme un des chanteurs incoutournables du répertoire rossinien campe un Don Bartolo vocalement irréprochable. Prononciation limpide, agilité époustouflante et timbre immédiatement reconnaissable sont au rendez-vous pour le plus grand plaisir du spectateur. Son personnage, plus fouillé psychologiquement qu'il n'est coutume, est à la fois inquiétant et drôle.Alaimo Brownlee Yende Il Barbiere di Siviglia, Bastille, 2016

Ildar Abdrazakof est un Don Basilio d'exception. Vocalement, le chanteur russe donne l'impression d'effectuer une promenade de santé dans un répertoire pourtant complexe. Sa voix grave et chaude d'authentique basse russe passe sans aucune difficulté la rampe. Il dresse le portrait d'un Don Basilio conspirateur et presque paranoïaque dans sa première intervention puis complètement déjanté. On reste pantois devant un tel investissement scénique allié à une telle perfection vocale.

Abdrazakof Alaimo Arduini Brownlee Constant Yende Il Barbiere di Siviglia, Bastille, 2016

Il Barbiere di Siviglia, Gioacchino Rossini, 1816

Figaro : Alessio Arduini

Il Conte d'Almaviva : Lawrence Brownlee

Rosina : Pretty Yende

Don Bartolo : Nicola Alaimo

Don Basilio : Ildar Abdrazakov

Berta : Anais Constant

Fiorello : Pietro Di Bianco

Un ufficiale : Laurent Laberdesque

 

Direction musicale : Giacomo Sagripanti

Mise en scène : Damiano Michieletto

Orchestre et choeurs de l'Opéra National de Paris

Opéra Bastille, vendredi 12 février 2016

10 février 2016

Une éblouissante nouvelle saison pour l'Opéra National de Paris

 

Jonas Kaufmann chantera dans deux opéras en 2016-2017 à l'ONP

Aujourd'hui, 10 février 2016, Stéphane Lissner à officiellement dévoilé la nouvelle programmation de l'Opéra National de Paris. On ne reparlera pas ici des nombreuses fuites et conjectures qui ont enflammé les réseaux sociaux ces derniers jours. 

 

Philippe Jordan, le directeur musical de l'Opéra National de Paris

 

 

L'Opéra National de Paris s'est, comme l'année dernière, offert le luxe de distributions prestigieuses gorgésdes stars les plus demandées du monde lyrique. La saison 2016-2017 s'ouvrira somptueusement à l'Opéra Bastille avec une reprise de la production de Tosca de Pierre Audi où l'on pourra entendre Anja Harteros, Bryn Terfel et Marcelo Alvarez, seul rescapé de l'équipe de création. En octobre 2016, une nouvelle production de Samson et Dalila par Daniele Michieletto, dirigé par Philippe Jordan occupera la scène de Bastille avant de laisser place en octobre-novembre à Lucia di Lammermoor avec Pretty Yende dans le rôle-titre. En novembre, toujours à Bastille, une reprise des Contes d'Hoffmann de Robert Carsen sera l'occasion pour l'Opéra National de Paris de présenter une distribution de rêve : Sabine Deviehle, Kate Aldrich, Ermonela Jaho, Stéphanie d'Oustrac, Yann Beuron et le grand Jonas Kaufmann, tout ce petit monde sous la baguette de Philippe Jordan. En décembre, Carlo Rizzi dirigera un diptyque Cavalleria Rusticana / Sancta Susanna avec, entre autres, Elina Garanca et Anna Caterina Antonacci. A Garnier, Véronique Gens et Stanislas de Barbeyrac uniront leurs forces dans Iphigénie en Tauride de Gluck avec Bertrand de Billy dans la fosse. En janvier-février, Philippe Jordan dirigera Lohengrin avec Jonas Kaufmann, Martina Serafin et René Pape. Attention la distribution changera en février. Toujours à Bastille, l'Opéra National de Paris reprendra Die Zauberflöte mise en scène par Robert Carsen avec Stanislas de Barbeyrac et Pavol Breslik en alternance, Florent Sempey, René Pape, Nadine Sierra et Sabine Devielhe. A Garnier, Anne Teresa de Keersmaeker mettra en scène un nouveau Così fan tutte avec Frédéric Antoun. De mars à juillet, Carmen sera à l'affiche avec Roberto Alagna et Bryan Hymel en Don José, Ildar Abdrazakof en Escamillo, Elina Garanca en Carmen et Aleksandra Kurzak et Maria Agresta en Micaëla. Le 24 mars sur la scène du Palais Garnier sera donné Béatrice et Bénédicte en version de concert, dirigé par Philippe Jordan avec Floriant Sempey, Stanislas de Barbeyrac, Sabine Devielhe et Stéphanie d'Oustrac. De mai à juin, Anna Netrebko en alternance avec Sonya Yoncheva sera Tatiana face à l'Eugène Onéguine de Peter Mattei dans la mise en scène de Willy Decker. La mise en scène de Claus Guth sera reprise à Bastille avec Vittorio Grigolo et Nadine Sierra. La saison se clora sur La Cenerentola dans une nouvelle mise en scène de Guillaume Gallienne qui fera à cette occasion ses débuts dans le monde lyrique.

 

Anna Netrebko (Leonara dans

 

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