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OpéraBlog
30 octobre 2017

Résultats des Echo Klassik 2017

Aujourd'hui, la cérémonie ECHO Klassik a eu lieue à l'Elbphilarmonie (Hambourg), récompensant plus d'une cinquantaine d'artistes. Le prix de chanteuse de l'année a été décerné à Joyce DiDonato, récompense qu'elle reçoit pour la quatrième fois, celui de chanteur de l'année à Matthias Goerne. La soprano sud-africaine Pretty Yende s'est vue attribué le prix de jeune artiste montant dans la catégorie chant. Aida Garifullina et Marianne Crebassa ont reçu toutes les deux une récompense pour le meilleur morceau en soliste (catégorie récital de chant pour la première, catégorie duo/ air d'opéra pour la seconde). Enfin, le prix du bestseller de l'année a été décerné au récital Dolce Vita de Jonas Kaufmann.

Aida Garifullina et Pretty Yende aux Echo Klassik

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23 octobre 2017

Don Carlos au firmament

En 1867 était créé, à l'Opéra de Paris, Don Carlos, vingt-sixième opéra de Giuseppe Verdi. Jugée trop longue, donc coupée puis entièrement remaniée pour une version italienne en quatre actes seulement, la version française de cet opéra est longtemps restée  dans l'ombre de la version milanaise. Suite à l'initiative de Stéphane Lissner, l'Opéra national de Paris a remonté cette année une version intégrale de Don Carlos, en français, avec tous les morceaux coupés avant et après la première parisienne, mais sans le ballet. A cette occasion, une distribution d'exception a été réunie sous la baguette du directeur musical de la maison, Philippe Jordan : Jonas Kaufmann, Ludovic Tézier, Elīna Garanča, Sonya Yoncheva, Ildar Abdrazakov. La mise en scène a été confiée au Polonais Krzysztov Warlikowski.

L'action, transposée dans les années 50, se déroule dans des espaces tantôt immenses tantôt confinés, toujours écrasants et étouffants. Tout commence à Saint-Just où Don Carlos se remet d'une tentative de suicide. Dans son esprit torturé, il revoit sa rencontre avec Elisabeth à Fontainebleau. Cette scène de bonheur fugitif est particulièrement réussie. Le coup de foudre immédiat entre les deux personnages, peu crédible d'ordinaire, est ici magnifié par le souvenir de l'infant. L'acte II est un retour au présent, à Saint-Just où l'esprit malade de Don Carlos croit apercevoir le spectre de Charles Quint. Saint-Just est ici représenté par l'immensité du plateau de Bastille, entièrement parqueté. A jardin, une table sur laquelle est posée une croix et une buste de Charles Quint, à cour un lit de camp bleu roi qui ne quittera pas la scène. L'acte II se poursuit non pas dans les jardins du cloître mais dans une salle d'escrime. Si habiller les choristes femmes en tenue d'escrime est assez peu esthétique, organiser un combat de fleurons entre Philippe II et Rodrigue pendant leur duo s'avère une excellente idée, renforçant la tension entre les deux personnages. A l'acte III, les jardins de la reine disparaissent pour laisser place au plateau nu, à l'exception d'une coiffeuse et d'une petite pièce en grillage rouge à jardin. C'est derrière cette grille que Don Carlos confond Eboli avec Elisabeth. Pour l'autodafé, le choeur composé d'officiers, de leurs femmes, de nonnes et de moines est placé dans un amphithéâtre. La cloison du fond de scène s'ouvre pour le faire glisser sur scène sous le son des cloches. Un rideau sépare l'amphithéâtre de l'avant scène où l'on voit Elisabeth et Philippe II, ivre, se préparer pour leur apparition publique tandis que les choeurs chantent. Si l'on peut regretter avec un peu de nostalgie les processions impressionnantes des mises en scène plus traditionnelles, il faut reconnaître à cette idée de Warlikowski une efficacité poignante. La joie et le délire du peuple offrent un contraste saisissant avec la violence des rapports entre Philippe II, Elisabeth et Carlos. Ici, point d'hérétiques brûlés vifs mais un prisonnier exécuté sommairement sous les yeux horrifiés d'Elisabeth. Après l'entracte, l'action se déroule dans le cabinet de Philippe II, pièce aux dimensions très réduites où le drame intime et familial s'amplifie. La prison de Don Carlos est une cage étroite et longue dans l'immensité de la scène nue. Pour l'acte V, l'action retourne une dernière fois à Saint-Just. Là, Elisabeth se suicidera par le poison et Carlos, au lieu d'être entraîné dans la tombe par Charles Quint, s'appliquera un pistolet sur la tempe, sans que l'on sache s'il tire ou non. La mise en scène de Warlikowski recourt régulièrement à la vidéo : projections du visage désespéré de Carlos au premier acte et à la fin de l'opéra, de celui d'Elisabeth et de Philippe II ainsi que de flammes, pendant l'autodafé, et d'un homme en dévorant un autre. Kaufmann Don Carlos Bastille, 2017Les second rôles sont tous excellents dans cette production. On retiendra en particulier les six députés flamands nuancés, Eve-Maud Hubeaux en Thibault à la voix charnue, Julien Dran en Comte de Lerne de haute tenue. Krzysztof Baczyk est un moine autoritaire, à la diction très claire sauf une fois, malheureusement, dans le final de l'acte V. Dmitry Belosselskiy est un Grand Inquisiteur écrasant d'autorité, dans ses insinuations pleines de fiel ("Rentrez dans le devoir ! […] Livrez-nous le Marquis de Posa !") que dans ses accès de colère ou ses coups de force ("Ô peuple sacrilège / Prosterne-toi devant celui que Dieu protège ! A genoux !").Abdrazakof Belosselskiy Don Carlos, Bastille, 2017Face à ce Grand Inquisiteur terrifiant qui, en trois apparitions très brèves, parvient à faire planer son ombre menaçante sur toute l'oeuvre, Ildar Abdrazakov incarne un Philippe II alcoolique, profondément solitaire, malheureux et violent. Jouant d'un timbre de bronze, d'aigus faciles et de graves bien timbrés, la basse russe dessine un personnage pathétique, autant victime que bourreau. L'acte IV est évidemment son heure de gloire. Fort d'une diction plus travaillée et précise que dans les actes II et III, Abdrazakov livre un monologue tout en nuance, émouvant dans sa simplicité ("Elle ne m'aime pas" chanté sans aucune affectation, très bas). 

Abdrazakof Tézier Don Carlos, Bastille, 2017Sonya Yoncheva, en prise de rôle en Elisabeth de Valois, a pour elle une timbre sensuel, une voix très bien projetée et un jeu scénique touchant. Elle est particulièrement à son avantage dans l'acte I. Ce premier duo avec Carlos est pour elle l'occasion de montrer toute son élégance et son aisance dans un aimable badinage puis dans les serments d'un amour heureux. Mais le rôle est sûrement trop long et trop grave pour la jeune soprano lyrique. A l'acte V, sa voix accuse la fatigue et cela s'en ressent notamment dans ses aigus. Reste une composition théâtrale très réussie qui permet de changer la jeune femme amoureuse en reine altière et fidèle à son devoir en toute crédibilité.Kaufmann Yoncheva Don Carlos, Bastille, 2017Alors qu'elle accomplit sa première prise de rôle chez Verdi, Elīna Garanča est incandescente en Eboli. Parfaitement homogène sur toute la tessiture meurtrière du rôle,  depuis des graves moelleux et abyssaux jusqu'à des aigus éclatants en passant par un medium charnu. Et quelle prestance ! Irradiant la scène de sa chevelure blonde, aussi belle en tenue d'escrime noire qu'en robe du soir rose, elle est parfaite dans le rôle de cette princesse intrigante et désespérément amoureuse. Son premier air, "Au palais des fées", est un chef d'oeuvre : les vocalises sont parfaites, le texte raconté avec ironie. Dans sa confrontation avec Jonas Kaufmann et Ludovic Tézier, elle distille ses répliques comme du poison, chante avec un mordant et une dureté admirables. A l'acte IV, ses remords sont sublimes, aussi bien dans le quatuor que dans "O don fatal et détesté" où elle est si touchante, si digne dans une plainte chantée piano. Sans aucun doute, c'est elle la reine de la soirée.Garanca Tézier Don Carlos, Bastille, 2017

Formant avec Elīna Garanča, pour quelques instants seulement, au III, un couple particulièrement bien assorti, Jonas Kaufmann trouve en Don Carlos un de ses meilleurs rôles. Torturé, désespéré, obsédé par un amour impossible, voué au malheur, tel est le personnage qu'incarne le ténor allemand de sa voix barytonnante et mélancolique. Les  aigus détimbrés de ce héros romantique sont l'explosion déchirante d'une douleur contenue. Déjà dans le premier acte, le Don Carlos de Jonas Kaufmann court après une félicité qu'il sait perdue. La lamentation sur le corps de Posa est l'apogée de cette performance. Après une explosion de colère et de rébellion contre Philippe II dans l'acte IV projetée avec force et vaillance, Jonas Kaufmann chante avec une émotion poignante, une diction impeccable l'un des plus beaux moments de l'opéra, soutenu par Abdrazakov, des choeurs d'hommes exemplaires et la direction attentive de Jordan.

Kaufmann Don Carlos, Bastille, 2017

 

Jonas Kaufmann trouve en Ludovic Tézier le meilleur partenaire qui soit pour "Dieu, tu semas dans nos âmes". On ne répétera jamais assez combien ces deux voix sont faites l'une pour l'autre. L'entente des deux artistes est palpable, leur union parfaite. Le baryton français à la voix chaude et claire, aux aigus faciles trouve en Rodrigue l'un de ses plus beaux rôles. Excellent comédien dans ce personnage qui semble taillé pour lui, il est magnétique de bout en bout. Que dire de cette scène à la cour d'Elisabeth où il alterne avec brillo les flatteries à Eboli et sa supplique ardente auprès de la reine ? Que dire de cette puissance d'évocation dans son duo avec Philippe II où, d'une diction claire et précise, il décrit la situation de la Flandre ? Que dire de ce trio avec Elīna Garanča et Jonas Kaufmann où il réduit à néant toutes les réserves qu'on a pu avoir sur son jeu dans le passé ? Que dire enfin de sa mort, véritable paroxysme de l'émotion de l'opéra ? Quel baryton a jamais eu assez de longueur de souffle pour pouvoir chanter sans faiblir "Ah, je meurs l'âme joyeuse car tu vis sauvé par moi" sans respiration ? Assurément, Ludovic Tézier a livré dans cette production une interprétation pour l'éternité..

 

Abdrazakof Garanca Tézier Don Carlos, Bastille, 2017

 

Les choeurs de l'Opéra national de Paris sont particulièrement mis en valeur dans cette version de Don Carlos. De leur remarquable performance, on retiendra tout particulièrement les choeurs de paysans du premier acte, poignant. "Ô chant de fête et d'allégresse" chanté pianissimo et a capella était saisissant. De même, les choeurs masculins étaient-ils particulièrement émouvant dans la lamentation sur le corps de Posa. Philippe Jordan a su soutenir le drame pendant toute la soirée, maintenant une tension dramatique intense. La flûte pendant la mort de Posa était particulièrement aérienne, le violoncelle qui accompagnait le monologue de Philippe II admirable.

 

On retiendra pour longtemps ce Don Carlos, magnifique moment d'opéra, qui sans aucun doute deviendra une référence pour l'éternité.

Don Carlos, opéra en cinq actes de Giuseppe Verdi sur un livret de Joseph Méry et Camille du Locle, 1867

Don Carlos : Jonas Kaufmann

Rodrigue, Marquis de Posa : Ludovic Tézier

Philippe II : Ildar Abdrazakov

Le Grand Inquisiteur : Dmitry Belosselskiy

La Princesse Eboli : Elīna Garanča

Elisabeth de Valois : Sonya Yoncheva

Un moine : Krzysztof Baczyk

Thibault : Eve-Maud Hubeaux

Le Comte de Lerme : Julien Dran

Une Voix d'en Haut : Silga Tīruma

Un héraut royal : Hyung-Jong Roh

Coryphée : Florent Mbia 

Députés flamands : Tiago Matos, Michal Partyka, Mikhail Timoshenko, Tomasz Kumiega, Andrei Filonczyk et Daniel Giulianini

Inquisiteurs : Vadim Artamonov, Fabio Bellenghi, Enzo Coro, Constantin Ghircau, Philippe Madrange, Andrea Nelli et Pierapaolo Palloni

La Comtesse d'Aremberg (rôle-muet) : Chun Ting Lin

 

Direction Musicale : Philippe Jordan

Mise en scène : Krzysztov Warlikowski

Orchestre et Choeurs de l'Opéra National de Paris

Opéra Bastille, 22 octobre 2017

8 octobre 2017

Coup d'envoi magistral !

Pour ouvrir sa saison 2017-2018, le Metropolitan Opera de New York a choisi un opéra célébrissime, marqué par la patte des plus grandes cantatrices : Giuditta Pasta, créatrice du rôle, Maria Malibran, plus tard Joan Sutherland et Montserrat Caballé. Mais cet opéra, c'est celui le rôle phare de Maria Callas, celui qu'elle a chanté le plus, celui qu'elle a débarrassé du poids des mauvaises traditions véristes, celui qu'elle a fait entièrement et irrévocablement sien. C'est Norma, sommet du belcanto, qui a ouvert la saison du Met hier soir, retransmis au cinéma, illuminé par une distribution d'exception.

Calleja Radvanovsky Norma, Met, 2017

La mise en scène, confiée à David McVicar, qui réalise ici sa neuvième production pour le Met, joue la carte de la fidélité au livret. L'action se joue soit dans une forêt où l'on voit apparaître l'autel et un dolmen soit dans la hutte de Norma. Certaines images sont très belles, comme les jeux de lumières sur les arbres, d'autres prêtent parfois à sourire, notamment les soldats gaulois, affublés de peintures guerrières et d'armes d'opérette. On regrettera aussi que les gros plans de la captation pour le cinéma mettent en évidence les fermetures Eclair des robes de Norma et Adalgisa. Mais la difficulté de mettre Norma en scène rend indulgent, d'autant plus que la direction d'acteurs est très appréciable. Radvanovsky Norma, Met, 2017

Le bonheur, comme très souvent au Met, est à chercher sur le plan vocal. Déjà, la Clotilde de Michelle Bradley est une belle surprise à la voix ample et fruitée. Joseph Calleja inquiète un peu dans son air d'entrée où, si l'on peut déjà admirer la vaillance de sa voix directe et solaire, il n'atteint qu'avec peine son contre-ut final. Mais on est très rapidement rassuré par le duo avec Adlagisa et le final de l'acte I où, la voix répondant finalement aux exigences de la partition, il peut donner libre cours à un chant facile et lumineux. A l'acte II, le ténor maltais s'avère un partenaire idéal pour la Norma de Sondra Radvanovsky, au chant nuancé dans le final. Dans ce rôle somme toute assez ingrat qu'est Pollione, Joseph Calleja tire son épingle du jeu.Calleja Radvanovsky, Norma, Met, 2017

Joyce DiDonato, en prise de rôle scénique dans le rôle d'Adalgisa, est magistrale de bout en bout. On admire toujours autant la beauté, le moelleux de ce timbre plein de chaleur et de luminosité. Sa technique est irréprochable, depuis des trilles et ornements parfaitement exécutés jusuqu'à une homogénéité su tout l'ambitus y compris dans les notes les plus aiguës, abordées avec la même aisance tranquille que le médium de la tessiture. Dans ses deux duos avec Sondra Radvnavosky, la mezzo américaine est éblouissante de maîtrise et de sensibilité artistique. Le personnage est dessiné avec la même finesse que les enivrantes mélodies de ses interventions. Adalgisa ne se limite pas ici à une victime un peu naïve et perdue. Comme on regrette ici que pas même un air ne soit dédié à ce rôle.

DiDonato Radvanovsky Norma Met, 2017

            Norma trouve en Sondra Radvanovsky une interprète de très grande qualité. Appelée à remplacer Anna Netrenko qui a renoncé au rôle il y a plus d’un an, la soprano canadienne aborde la soirée avec une angoisse apparente et bien compréhensible. Mais si le redoutable « Casta diva » est interprété avec une technique irréprochable et une sincérité touchante, on la sent tout de même bien plus libre dès la caballette « Ah bello a me ritorna », reprise avec beaucoup d’intelligence et de maîtrise. Le rôle de Norma va comme un gant à la cantatrice, rompue à la technique belcantiste comme le démontrent son art de la vocalise et ses sons filés. Actrice consommée, Sondra Radvanovsky fait vivre sous nos yeux un personnage particulièrement humain et touchant.DiDonato Radvanovsky, Norma, Met, 2017

            Les chœurs du Met sont égaux à eux-mêmes en ce soir de première tandis que Carlo Rizzi, à la tête de l’orchestre de la maison, soutient le drame avec conviction et énergie.

            La saison 2017-2018 du Met s’ouvre sous des auspices bien favorables !

Norma, opéra en deux actes de Vincenzo Bellini sur un livret de Felice Romani, 1831

Norma, druidessa : Sondra Radvanovsky

Adalgisa, giovane ministra del tempio di Irminsul : Joyce DiDonato

Pollione, proconsole di Roma nelle Gallie : Joseph Calleja

Oroveso, capo dei druidi : Matthew Rose

Clotilde : Michelle Bradley

Flavio : Adam Diegel

 

Direction musicale : Carlo Rizzi

Mise en scène : David McVicar

Orchestre et chœurs du Metropolitan Opera

Retransmis en direct du Metropolitan Opera, le 7 octobre 2017

7 octobre 2017

Florez réussit son entrée chez Sony Classical

Critique de MOZART

            Après une collaboration de plus de quinze ans avec la maison de disques DECCA, le ténor péruvien Juan Diego Flórez avait annoncé en 2016 la signature d’un contrat chez Sony Classical. Il inaugure cette nouvelle page de sa carrière discographique avec un récital entièrement consacré à Mozart. Jusqu’à aujourd’hui, le ténor péruvien n’a jamais chanté à la scène de rôle mozartien. En 1998, il avait gravé au disque le petit rôle de Marzio dans l’intégrale de Mitridate de Christophe Rousset aux côtés de Cecilia Bartoli et Natalie Dessay. Alors qu’il cherche maintenant à élargir son répertoire, autrefois résumé au belcanto, il revient  au compositeur autrichien, pour notre plus grand plaisir.

            A quarante ans passés, Juan Diego Flórez apporte à ce répertoire mozartien un timbre d’une jeunesse et d’une facilité déconcertante, un phrasé suave et délicat et un art de la vocalise insurpassable. Peu habitué à chanter en langue allemande,  la diction reste très travaillée et la conduite du souffle dans « Dies Bildnis ist bezaubernd schön » cisèle les phrases avec maestria. Le meilleur de ce récital se trouve cependant dans les pages en italien, notamment le redoutable « Fuor del mar » extrait d’Idomeneo où tant de ténors s’époumonent ou se résignent à effectuer des coupures regrettables. Ici, le roi de Crète torturé trouve en Juan Diego Flórez un interprète idéal : les vocalises sont magistrales, le personnage finement dessiné. On retrouve ces mêmes qualités dans les extraits d’Il re pastore et l’air « Se all’impero, amici Dei » extrait de La clemenza di Tito alliées à une vaillance et à un brillant dans le haut de la tessiture hautement appréciable. Les deux airs de Don Ottavio, extraits de Don Giovanni, permettent à Juan Diego Flórez de redorer le blason d’un rôle souvent fade, ici tout en délicatesse et douceur. Les variations proposées pendant la reprise d’ « Il moi tesoro intanto » sont la preuve d’un raffinement et d’une recherche artistiques poussés. Ce très beau récital se clôt sur un air de concert très incarné et techniquement irréprochable, résumé parfait de toutes les autres pages.

           

Mozart JDF Sony Classical 2017

MOZART

Juan Diego Flórez, ténor

Orchestra La Scintilla

Direction musicale : Riccardo Minasi

 

1.      « Fuor del mar » - Idomeneo

2.      « Dies Bildnis ist bezaubernd schön » - Die Zauberflöte

3.      «  Si spande al sole in faccia» - Il re pastore

4.      « Il moi tesoro intanto » - Don Giovanni

5.      « Del più sublime soglio » - La clemenza di Tito

6.      « Se all’impero, amici Dei » - La clemenza di Tito

7.      « Un aura amorosa» - Così fan tutte

8.      « Ich baue ganz auf deine Stärke » - Die Entführung aus dem Serail

9.      « Dalla sua pace » - Don Giovanni

10.  « Misero! O sogno… Aura che intorno spiri »

CD Sony Classical 2017

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