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OpéraBlog
opera national de paris
13 novembre 2016

Sauvés !

Cette reprise des Contes d’Hoffmann dans la mise en scène de Robert Carsen, créée in loco il y a seize ans suscitait l’intérêt et l’impatience du monde lyrique depuis son annonce. En effet, l’Opéra National de Paris avait réussi à rassembler une distribution très prometteuse dominée par le ténor adulé du public : Jonas Kaufmann. Cet été, le spectacle avait déjà été mis à mal par l’annulation pour cause d’heureux événement de Sabine Devieihle qui devait faire ses débuts en Olympia. Mais la direction de la grande boutique n’était pas au bout de ses peines : au mois d’octobre, Jonas Kaufmann se retirait à son tour de la production pour raisons de santé, provoquant un tollé chez les malheureux possesseurs de billets. En effet, ceux-ci ont payé un tarif plus élevé pour voir le ténor allemand que ceux qui ont acheté des billets pour les représentations avec le ténor en alternance, Stefano Secco. Pour apaiser le scandale, on engage Ramon Vargas, chanteur émérite, en remplaçant et on offre aux abonnés des places pour un spectacle supplémentaire. C’est maintenant à l’équipe artistique de surmonter et de faire oublier l’absence de leurs collègues.

S’il y a un élément annoncé qui ne déçoit pas, c’est bien la mise en scène de Robert Carsen, une des plus réussies de l’artiste canadien. Jouant avec virtuosité du théâtre dans le théâtre, il fait de la taverne du prologue et de l’épilogue la buvette des artsites, situe l’acte d’Antonia dans une fosse d’orchestre et un décor de Don Giovanni et celui de Giulietta dans la salle. Dans les décors à couper le souffle, Carsen peint l’idéal féminin d’Hoffmann : la Stella. Toutes les femmes ne sont que des déclinaisons de la cantatrice, d’Olympia à Giulietta en passant par Antonia et sa mère. Ce parti pris permet une continuité dans l’œuvre très appréciable. On espère que l’Opéra de Paris gardera encore longtemps cette production à son répertoire.

D'Oustrac Gay Jaho Tagliavini Vargas Les Contes d'Hoffmann, Bastille 2016

Dans la fosse, l’Orchestre de l’ONP sonne plus somptueux que jamais sous la baguette de son directeur musical Philippe Jordan, véritable orfèvre qui étudie, travaille et sublime chaque détail. On notera tout particulièrement les tempi rapides du prologue qui font merveille et le dramatisme époustouflant du II.

Chez les messieurs, on admire la qualité des seconds rôles. Le Spalanzini de Rodolphe Briand est désopilant et très bien projeté. En maître Luther, Paul Gay est peu en voixe mais il se distingue par un excellent Crespel, particulièrement émouvant et pathétique. Les rôles des quatre valets sont sur-distribués en la personne de Yann Beuron, expert s'il en est d'Offenbach. Même ses "Oui, Oui" et ses "Non" du valet Andrès sont brillament exécutés. En Frantz, le ténor français s'avère désopilant et prouve que ce rôle peut être confié à un ténor qui ne soit pas "de caractère". Une seule question demeure : au stade de la carrière de ce chanteur brillant l'Opéra de Paris n'a-t-il pas de rôle plus important à lui proposer ? Et on se prend à le rêver en Hoffmann...

D'autant plus, que Ramon Vargas déçoit un peu en Hoffmann. La gageure était très fort : on ne remplace pas facilement Jonas Kaufmann. On était très bien disposé envers le ténor mexicain qui, en trente ans de carrière, a su garder une voix en pleine santé. Hélas, il ne semble pas ce soir très en forme. Assez pâle et affligé d'une diction peu compréhensible, il ne se hisse pas à la hauteur du reste du plateau.Vargas Les Contes d'Hoffmann, Bastille, 2016

Roberto Tagliavini est, lui, dans une forme splendide. La voix est pleine et profonde, caverneuse à souhait. Il est fait réellement grande impression en diable omniprésent. La mise en scène le met particulièrement en valeur, lui confiant le rôle de directeur de théâtre désinvolte dans les prologue et épilogue, d'accessoiriste sinistre au I, de chef d'orchestre impitoyable au II et de metteur en scène manipulateur au III. Ecrasant d'autorité et fort d'une voix précise et solide, Roberto Tagliavini est en passe d'avoir une très belle carrière. 

 Le plateau féminin est nettement plus équilibré, que le plateau masculin. Kate Aldrich est Giulietta, rôle très réduit dans la version Choudens. Cependant, la mezzo arrive à brosser en peu de temps un portrait très convaincant de cette courtisane vénale et sans scrupule. Aldrich Tagliavini Vargas, Les Contes d'Hoffmann, Bastille, 2016

En Olympia, Nadine Koutcher parvient à faire oublier au spectateur qu'elle n'est pas Sabine Devieihle. Voix saine et bien projetée, elle vient sans peine à bout de l'air "Les oiseaux dans la charmille" et se plie avec bonne grâce et habileté aux nombreux gags que la mise en scène lui offre. Koutcher Vargas Les Contes d'Hoffmann, Bastille, 2016

L'acte II est particulièrement bien servi par une mère d'Antonia, Doris Soffel, à la voix opulente et la merveilleuse Ermonela Jaho. La soprano albanaise semble l'incarnation parfaite d'Antonia, frêle et fragile, promenant sa silhouette maladive mais captivante dans une fosse d'orchestre vide. La voix est somptueuse et sublimement conduite, depuis un "Elle a fui la tourterelle" simple et sans maniérisme jusqu'à un trio avec sa mère et Miracle saisissant de vérité et de dramatisme. On ne sait qu'admirer le plus, la rigueur vocale sans concession ou l'implication théâtrale.

 

Jaho Vargas, Les Contes d'Hoffmann, Bastille, 2016

 

Enfin, Stéphanie d'Oustrac est sans pareil en Nicklausse/Muse. Voix chaude, suave et bien menée, elle se démarque tout d'abord par une présence scénique admirable, pleine d'humour et de conviction. Elle conquiert le public avec un "Voyez-la sous son éventail" désopilant et ses imitations d'Olympia tout aussi fraîches et divertissantes. Mais le "Vois sous l'archet frémissant" surtout est sublime et constitue un des sommets de la soirée. Conduit avec un sens du phrasé remarquable, l'air semble n'être qu'une seule longue phrase sans fin et les envolées sur "c'est l'amour vainqueur" sont icomparables.D'Oustrac Les Contes d'Hoffmann, Bastille 2016

Alors, dans ces conditions, je dirai que ces Contes d'Hoffmann sont sauvés !

Les Contes d’Hoffmann, opéra fantastique en trois actes, un  prologue et un épilogue de Jacques Offenbach sur un livret de Jules Barbier, 1881

Hoffmann : Ramón Vargas

La Muse / Nicklausse : Stéphanie d’Oustrac

Lindorf / Copélius / Miracle / Dapertutto : Roberto Tagliavini

Andrès / Cochenille / Pitichinaccio /Frantz : Yann Beuron

Olympia : Nadine Koutcher

Antonia : Ermonela Jaho

Giulietta : Kate Aldrich

La mère d’Antonia : Doris Soffel

Spalanzini : Rodolphe Briand

Luther / Crespel : Paul Gay

Schlemil : François Lis

Nathanaël : Cyrille Lovighi

Hermann : Laurent Laberdesque

 

Direction Musicale : Philippe Jordan

Mise en scène : Robert Carsen

Orchestre et chœur de l’Opéra National de Paris

Opéra Bastille, 12 novembre 2016

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10 février 2016

Une éblouissante nouvelle saison pour l'Opéra National de Paris

 

Jonas Kaufmann chantera dans deux opéras en 2016-2017 à l'ONP

Aujourd'hui, 10 février 2016, Stéphane Lissner à officiellement dévoilé la nouvelle programmation de l'Opéra National de Paris. On ne reparlera pas ici des nombreuses fuites et conjectures qui ont enflammé les réseaux sociaux ces derniers jours. 

 

Philippe Jordan, le directeur musical de l'Opéra National de Paris

 

 

L'Opéra National de Paris s'est, comme l'année dernière, offert le luxe de distributions prestigieuses gorgésdes stars les plus demandées du monde lyrique. La saison 2016-2017 s'ouvrira somptueusement à l'Opéra Bastille avec une reprise de la production de Tosca de Pierre Audi où l'on pourra entendre Anja Harteros, Bryn Terfel et Marcelo Alvarez, seul rescapé de l'équipe de création. En octobre 2016, une nouvelle production de Samson et Dalila par Daniele Michieletto, dirigé par Philippe Jordan occupera la scène de Bastille avant de laisser place en octobre-novembre à Lucia di Lammermoor avec Pretty Yende dans le rôle-titre. En novembre, toujours à Bastille, une reprise des Contes d'Hoffmann de Robert Carsen sera l'occasion pour l'Opéra National de Paris de présenter une distribution de rêve : Sabine Deviehle, Kate Aldrich, Ermonela Jaho, Stéphanie d'Oustrac, Yann Beuron et le grand Jonas Kaufmann, tout ce petit monde sous la baguette de Philippe Jordan. En décembre, Carlo Rizzi dirigera un diptyque Cavalleria Rusticana / Sancta Susanna avec, entre autres, Elina Garanca et Anna Caterina Antonacci. A Garnier, Véronique Gens et Stanislas de Barbeyrac uniront leurs forces dans Iphigénie en Tauride de Gluck avec Bertrand de Billy dans la fosse. En janvier-février, Philippe Jordan dirigera Lohengrin avec Jonas Kaufmann, Martina Serafin et René Pape. Attention la distribution changera en février. Toujours à Bastille, l'Opéra National de Paris reprendra Die Zauberflöte mise en scène par Robert Carsen avec Stanislas de Barbeyrac et Pavol Breslik en alternance, Florent Sempey, René Pape, Nadine Sierra et Sabine Devielhe. A Garnier, Anne Teresa de Keersmaeker mettra en scène un nouveau Così fan tutte avec Frédéric Antoun. De mars à juillet, Carmen sera à l'affiche avec Roberto Alagna et Bryan Hymel en Don José, Ildar Abdrazakof en Escamillo, Elina Garanca en Carmen et Aleksandra Kurzak et Maria Agresta en Micaëla. Le 24 mars sur la scène du Palais Garnier sera donné Béatrice et Bénédicte en version de concert, dirigé par Philippe Jordan avec Floriant Sempey, Stanislas de Barbeyrac, Sabine Devielhe et Stéphanie d'Oustrac. De mai à juin, Anna Netrebko en alternance avec Sonya Yoncheva sera Tatiana face à l'Eugène Onéguine de Peter Mattei dans la mise en scène de Willy Decker. La mise en scène de Claus Guth sera reprise à Bastille avec Vittorio Grigolo et Nadine Sierra. La saison se clora sur La Cenerentola dans une nouvelle mise en scène de Guillaume Gallienne qui fera à cette occasion ses débuts dans le monde lyrique.

 

Anna Netrebko (Leonara dans

 

9 mai 2015

"Le Roi Arthus" de Chausson

A l'occasion de l'entrée au répertoire de l'Opéra National du Roi Arthus d'Ernest Chausson, OperaBlog vous propose un article sur cet opéra relativement méconnu...

 

Unique opéra d'Ernest Chausson, Le Roi Arthus a été créé à la Monnaie de Bruxelles, en 1903, soit quatre ans après la mort de son compositeur et librettiste. L'opéra a été très peu représenté depuis . On compte un série de réprésentations en 1996 à Dotmund et Bregenz, en 1997 à Montpellier et Cologne, en 2003 à Bruxelles et en 2014 à Strasburg. Que vaut cette impopularité au Roi

On a longtemps reproché à Chausson l'influence wagnérienne flagrante qui s'exerce dans cette oeuvre. Cependant, cette "idée reçue" commencerait à se nuancer notamment grâce à l'influence également omniprésente d'Hector Berlioz.

L'opéra, composé de trois actes et de six tableaux, a été écrit entre 1886 et 1895. Il retrace l'histoire des amours copuables de Lancelot et Guenevièvre. L'acte I débute par les louanges d'Arthur sur les vertus de ses chevaliers, notamment Lancelot. Cependant, Lancelot et Guenevièvre sont surpris lors d'une de leur renconctre par Mordred. Lancelot blesse, à mort croit-il, ce dernier. Dans l'acte II, Lancelot, retourné dans son château avec Guenevièvre, apprend que Mordred est vivant et les a dénoncé au roi. Ce dernier, ayant consulté Merlin, constate le déclin de la Table Ronde. Au troisième acte, Arthus veut combattre Lancelot mais celui-ci rend les armes. Guenevièvre s'étrangle avec ses propres cheveux. Arthus pardonne à Lancelot qui meurt de ses blessures. Le roi est emmené par une nacelle vers l'"idéal".

 

Ernest Chausson

 

 

27 avril 2015

Philippe Jordan à l'Opéra de Paris jusqu'en 2021

 

Un récent communiqué de l'Opéra de Paris a annoncé la prolongation du mandat de Philippe Jordan. Le chef suisse, directeur musical de l'Opéra de Paris depuis 2009, devait au départ quitter notre première scène lyrique nationale en juillet 2015 mais avait été retenu jusqu'en 2018. Ce sera finalement le 31 juillet 2021 que Philippe Jordan partira;

Tant mieux pour le public parisien qui doit déjà au jeune chef de très beaux Mozart et une merveilleuse tétralogie. Dans le cadre de la saison 2015-2016 de l'ONP, Philippe Jordan dirigera Le Roi Arthus, Mosees und Aaron, Die Meistersinger von Nürnberg, La Damnation de Faust et Der Rosenkavalier.

Philippe Jordan Opera de Paris

20 mars 2015

Dans un semaine, "Le Cid" revient à l'Opéra de Paris.

Vendredi 27 mars, ce sera le retour du Cid de Jules Massenet à l'Opéra de Paris. La distribution réunira quelques uns des plus grands noms du monde lyrique : Roberto Alagna sera Rodrigue, Sonia Ganassi Chimène, Anick Massis l'infante, Paul Gay Don Diègue et Nicolas Cavallier le Roi. Un rendez-vous à ne pas manquer !

Ganassi La Favorite, Bologne, 2002

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2 mars 2015

Première de "Faust" ce soir !

Ne manquez sous AUCUN prétexte la première de Faust à l'Opéra de Paris. Ce sera dans une nouvelle mise en scène de Jean-Romain Vesperini que vous pourrez applaudir ce pilier du répertoire français. La direction sera assurée par un vétéran : Michel Plasson. La distribution est particulièrement alléchante du côté des messieurs : Piotr Beczala dans le rôle titre, Ildar Abradzakof en Méphistophélès et Jean-François Lapointe en Valentin. Krassimira Stoyanova sera Marguerite, Anaïk Morel Siebel et Doris Lamprecht Dame Marthe. 

Faust

 

20 janvier 2015

"Lucia di Lammermoor" bientôt au Bayerische Staatsoper

La première de Lucia di Lammermoor au Bayerische Staatsoper aura lieu le 26 janvier. Dans le rôle-titre, est annoncée Diana Damrau, la célèbre soprano colorature allemande. OpéraBlog retrace sa carrière pour vous...

Diana Damrau dans

Diana Damrau, née en 1971 en Bavière, découvre l'opéra vers l'âge de dix ans grâce au film de La Traviata avec Placido Domingo et Teresa Stratas. Très tôt, elle décide de devenir cantatrice à tout prix. En 1995, elle fait ses débuts en Barbarina dans Le Nozze di Figaro à Wurtzburg. En 2002, à Vienne, elle chante aux côtés de Thomas Hampson pour la création de Der Riese vom Steinfeld. La même année, elle apparaît dans L'Europa riconosciuta dirigé par Riccardo Muti pour la réouverture de la Scala de Milan. Elle fait ses débuts au Covent Garden en 2003 en Reine de la Nuit, au Metropolitan Opera en 2005 en Zerbinetta (Ariadne von Naxos). Elle ne fera ses débuts à l'Opéra National de Paris qu'en 2014 dans le rôle-titre de La Traviata. Elle possède un répertoire très variée comportant tous les grands rôles mozartiens (la Reine de la Nuit, Pamina, Susanna, Konstanze, Blonde, Zaide...), Gilda (Rigoletto), Violetta (La Traviata), Lucia di Lammermoor, Amina (La Sonnambula), Marie (La Fille du Régiment), Leïla (Les Pêcheurs de Perles) ou encore Philine (Mignon). Sa voix est souvent comparée à celle d'Edita Gruberova avec laquelle elle partage en effet une bonne partie de son répertoire.

Où voir Diana Damrau ?

  • Du 26 janvier à début février 2015 dans Lucia  di Lammermoor au Bayerische Staatsoper
  • En mars 2015 dans Manon au Metropolitan Opera
  • De mai à juin 2015 dans Lucia di Lammermoor à la Scala di Milano
  • De juin à juillet 2015 dans L'Elisir d'amore à Zurich
  • En juillet 2015 dans Le Nozze di Figaro (prise de rôle en Comtesse Almaviva) au festival de Baden-Baden

Quelques enregistrements

  • Airs de bravoure, CD ERATO
  • Mozart donna, CD ERATO
  • Coloraturas arias, CD ERATO
  • Le Comte Ory (avec J.D. Florez et J. DiDonato), DVD VIRGIN 

Entendre et voir Diana Damrau...

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