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OpéraBlog

1 janvier 2016

Jonas Kaufmann et Joyce DiDonato élus chanteur et chanteuse de l'année 2015

Voici les résultats de l'élection du chanteur et de la chanteuse de l'année 2015 par les lecteurs d'OpéraBlog.

Chez les chanteurs, JONAS KAUFMANN a été élu à l'unanimité.

Chez les chanteuses, JOYCE DIDONATO a été avec la moitié des voix.

OpéraBlog a sélectinonné pour vous les temps forts de leur année lyrique.Faust Coulisses DiDonato Kaufmann, Met, 2011

Jonas Kaufmann

JANVIER

Jonas Kaufmann fait une prise de rôle fracassante dans le rôle-titre d'Andrea Chenier d'Umberto Giordano à Londres. Accompagné par la baguette complice d'Antonio Pappano et l'orchestre du Royal Opera House, le ténor allemand s'affirme dans le répertoire vériste italien.

FEVRIER

A Rome, Jonas Kaufmann enregistre la première Aida en studio depuis vint-cinq ans. Antonio Pappano est de nouveau de la partie, dirigeant l'Orchestra dell'Accademia di Santa Cecilia. La distribution réunit les meilleurs chanteurs verdiens actuels : Anja Harteros, Ekaterina Semenchuk et Ludovic Tézier. Le concert de clôture remporte un succès pharaonique.

 

Kaufmann Harteros Pappano Tézier Aida, Roma, 2015

 

MARS-AVRIL

A Salzburg, le ténor allemand continue son parcours vériste avec deux prises de rôles : Turridu dans Cavalleria rusticana et Canio dans Pagliacci. Il apporte à ce dernier une noirceur et une profondeur époustouflante.

MAI

Dans sa ville natale de Munich, Jonas Kaufmann reprend Don Alvaro dans La Forza del Destino dans une mise en scène de Martin Kusej. Il forme un duo incandescent avec Anja Harteros, sa partenaire de prédilection.

 

Harteros Kaufmann, La Forza del Destino, 2013

 

JUILLET

Jonas Kaufmann triomphe en Don José de Carmen aux Chorégies d'Orange. A ses côtés, Kate Aldrich est une Carmen de chair et de sang.

AOUT

Au Festival de Salzburg, dans Fidelio, Jonas Kaufmann reprend le rôle de Florestan. Tandis que la mise en scène de Claus Guth laisse perplexe, le Florestan torturé du ténor bavarois suscite l'enthousiasme le plus vif.

 

Kaufmann Pieczonka Fidelio, Salzburg, 2015

 

SEPTEMBRE

Tandis que Jonas Kaufmann ravit le public et la critique en Radamès (Aida) à Muncih, son CD consacré à Puccini est encensé par une presse unanime.

OCTOBRE

L'intégrale d'Aida gravée en février suscite les critiques les plus élogieuses tandis que Jonas Kaufmann est porté aux nues par le public du Théâtre des Champs Elysées pour son Bacchus dans Ariadne auf Naxos.

DECEMBRE

Jonas Kaufmann revient à l'Opéra National de Paris après cinq ans d'abscence dans La Damnation de Faust. Si la mise en scène d'Alvis Hermanis est fortement critiquée, la prestation du ténor bavarois enchante spectateurs et journalistes.

 

Terfel Mercy Koch Kaufmann La Damnation de Faust, Bastille 2015

 

Joyce DiDonato

JANVIER

Joyce DiDonato commence son année à Barcelone. Elle incarne le rôle-titre dans Maria Stuarda dans la mise en scène de Moshe Leiser et Patrice Caurier. La reine écossaise a rarement été aussi bien interprétée : la mezzo américaine saisit toutes les facettes du rôle, son implication dramatique n'a d'égal que la perfection de ses vocalises.

FEVRIER-MARS

Joyce DiDonato chante au Metropolitan Opera avec son partenaire de toujours, Juan Diego Florez. Ils partagent le haut de l'affiche avec Daniella Barcellona et John Osborn dans La Donna del Lago. Dans un des rôles qui la mettent le mieux en valeur Joyce DiDonato rayonne. Sa voix lumineuse, son timbre charnu, son agilité époustouflante et ses talents de comédienne en font l'Elena de notre époque.

 

DiDonato La Donna del Lago, Met, 2015

 

AVRIL

A Baden-Baden, sous la baguette experte de Sir Simon Rattle et entourée des excellents Charles Castronovo et Ludovic Tézier, Joyce DiDonato est admirée en Marguerite dans La Damnation de Faust d'Hector Berlioz.

 

DiDonato La Damnation de Faust, Baden Baden, 2015

 

JUIN-JUILLET

A Zürich, Joyce DiDonato reprend le rôle de Romeo dans I Capuleti e i Montecchi. Sa crédibilité scénique et son intensité dramatique sont loués par la critique.

SEPTEMBRE

Tandis que la mezzo américaine et Antonio Pappano sont à l'affiche d'un Don Giovanni à Tokyo, leur CD Joyce and Tony at Wigmore Hall fait à la fois les délices des amateurs d'opéra et de comédie musicales.

 

Joyce and Tony at Wigmore Hall, Erato, 2015

 

DECEMBRE

Joyce DiDonato est à nouveau Elena dans La Donna del Lago au Metropolitan Opera. Entourée d'un plateau presque identique qu'en février et mars à l'exception de Juan Diego Florez ayant cédé sa place à Lawrence Brownlee, elle offre au public new-yorkais un cadeau de Noël inoubliable.

 

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11 décembre 2015

Elisez le chanteur et la chanteuse lyrique de l'année 2015

OpéraBlog propose aux internautes de voter pour le chanteur et la chanteuse de l'année 2015. Pour cela, rien de plus facile : postez un commentaire sur cette page mentionnant les noms du chanteur ET de la chanteuse préalablement choisis dans les listes suivantes. Les votes seront clos le 1er janvier  à 13 heures et les résultats seront publiés dans l'après-midi.

Les chanteurs                                      

A

Ildar Abdrazakof

Roberto Alagna

Nicola Alaimo

Celso Albelo

Marcelo Alvarez

Frédéric Antoun

Ildebrando d’Arcangelo

B

Piotr Beczala

Marco Berti

Yann Beuron

Paolo Bordogna

C

Joseph Calleja

Javier Camarena

Charles Castronovo

Alessandro Corbelli

 

D

Placido Domingo

 

F

Juan Diego Florez

Amanda Forsythe

G

Vittorio Grigolo

H

Thomas Hampson

Dmitri Hvorostovsky

J

Philippe Jaroussky

K

Jonas Kaufmann

Gregory Kunde

Marius Kwiecen

M

Ambrogio Maestri

Peter Mattei

Francesco Meli

Maxim Mironov

O

Simon Orfila

John Osborn

P

René Pape

Michele Pertusi

Luca Pisaron

S

Erwin Schrott

Florian Sempay

Piero Spagnoli

V

Rolando Villazon

Y

Kwangchul Youn

 

 

Les chanteuses

 

A

 

Maria Agresta

 

Kate Aldrich

 

Anna Caterina Antonnaci

 

B

 

Daniella Barcellona

 

Cecilia Bartoli

 

C

 

Patricia Ciofi

 

D

 

Diana Damrau

 

Karine Deshayes

 

Mariella Devia

 

Sabine Deviehle

 

Joyce DiDonato

 

Oksana Dyka

 

F

 

Renee Fleming

 

Amanda Forsythe

 

Barbara Frittoli

 

Julie Fuchs

 

G

 

Sonia Ganassi

 

Elina Garanca

 

Vivica Genaux

 

Véronique Gens

 

Angela Gheorghiu

 

Anne-Catherine Gillet

 

Edita Gruberova

 

H

 

Anja Harteros

 

L

 

Marie-Nicole Lemieux

 

M

 

Annick Massis

 

Peter Mattei

 

N

 

Anna Netrebko

 

Danielle de Niese

 

O

 

Kristine Opolais

 

P

 

Olga Peretyatko

 

Patricia Petibon

Sandrine Piau

 

Anna Prohaska

 

R

 

Marina Rebeka

 

S

 

Ekaterina Semenchuk

 

Martina Serafin

 

Ekaterina Siurina

 

Nina Stemme

 

U

 

Béatrice Uria-Monzont

 

Y

 

Pretty Yende

 

Sonya Yoncheva

 

 

Point_d'interrogation

 

 

9 décembre 2015

De jeunes talents

 

Voici Le Nozze di Figaro, coproduit par neuf théâtres de province, qui arrive à la Maison de la Culture d'Amiens. 

La mise en scène, signée Galin Stoev, situe ces Noces à notre époque, dans une maison bourgeoise. Ses principaux atouts sont une direction d'acteurs efficace qui offrent des moments d'intense émotion ou de rire franc. On déplore cependant la vision du personnage de la Comtesse qui est ici donnée. Combien de fois n'a-t-on pas vu cette femme instable etdroguée aux médicaments ?

Le Nozze di Figaro Axentii De Negri Dolié Kissin, 2015

Alexis Kossenko dirige le chef d'oeuvre avec ardeur et finesse, accompagnant à merveille l'agitation continuelle du plateau. On regrette cependant quelques fausses notes aux vents dans l'ouverture et un décalage accoustique de ces mêmes vents avec les voix pendant tout l'opéra. Est-ce dû à la salle ou aux instrumentistes ? Toujours est-il que, dans le "Dove sono" par exemple, le hautbois est trop fort par rapport à la soprano. On regrette aussi les coupures infligées à l'acte III à cause de l'abscence de choeur.

Ce sont les chanteurs qui nous ont donné le plus de plaisir dans la soirée. On ne peut que louer les excellents seconds rôles. Marcellina est scéniquement très engagée et bien chantante. Les Don Basilio et DonCurzio  d'Eric Vignau sont tordants, l'un faux et envieux, l'autre bègue et timide. Frédéric Caton est un excellent Bartolo délivrant un air de la vengeance aussi drôle qu'agréable à l'oreille. Sa composition du jardinier Antonio est tout aussi entousiasmante. Malheureusement, la Barbarina d'Hélène Walter n'atteint pas les mêmes hauteurs, affligée comme elle l'est d'une diction pâteuse. Cherubino, chanté par Ambroisine Bré, nous a également un peu déçus. On apprécie son implication théâtrale exemplaire et la propreté de son chant mais on préférerait un Cherubino plus mature, plus adolescent qu'enfantin, plus mezzo que soprano. Le Figaro de Yuri Kissin paraît un peu en retrait sur le plan théâtral par rapport à ses partenaires. Si le chant est exemplaire, le personnage paraît en effet raide et moins vif d'esprit qu'il ne l'est d'habitude. On ne peut s'empêcher de penser à Masetto de Don Giovanni. En Comtesse, Diana Axentii émeut profondément, notamment dans son "Porgi amore" malgré les costumes peu seyants que lui impose la mise en scène. Les deux points forts de la distribution restent cependant Thomas Dolié et Emmanuelle de Negri . Le premier est un Comte d'Almaviva très humain, très volage, très séducteur et en fin de compte très attachant. Voix de bronze aux graves nourris, on ne peut qu'admirer une prestation de bout en bout exemplaire. La seconde est une merveilleuse Susanna, vive et intelligente, qui charme autant par sa voix agile et pleine que par son jeu libéré de toute contrainte. Son air du IV, "Deh, vieni non tardar", tire les larmes et est accueilli par un silence ému puis par les applaudissements les plus nourris de la soirée. 

A la fin de la représentation, les artistes saluent une salle entièrement debout qui applaudit et acclame à tout rompre. C'est un succès sur tous les plans pour cette jeune équipe.

Le Nozze di Figaro Caton De Negri Haller Kissin, 2015

Le Nozze di Figaro, Wolfgang Amadeus Mozart

Figaro : Yuri Kissin

Susanna : Emmanuelle de Negri

Il Conte di Almaviva : Thomas Dolié

La Contessa di Almaviva : Diana Axentii

Cherubino : Ambroisine Bré

Bartolo/Antonio : Frédéric Caton

Marcellina : Salomé Haller

Don Basilio/Don Curzio : Eric Vignau

Barbarina : Hélène Walter

 

Direction musicale : Alexis Kossenko

Mise en scène : Galin Soev

Les Amabassadeurs.

 

7 décembre 2015, Maison de la Culture d'Amiens

 

11 octobre 2015

Une "Aida" pour l'éternité

Qu'ils sont nombreux les lyricomanes râleurs qui nous annoncent sans cesse que le chant verdien n'a plus d'intrerprètes ! Cette Aida gravée en studio à Rome en janvier 2015 et sorti vendredi 9 octobre sous le label Warner Classics vient y apporter un démenti formel. Non mesdames et messieurs, le chant verdien n'est pas mort ! Il se porte même très bien !

Aida Warner Classcis 2015

Est-il besoin de rappeler encore une fois que les enregistrements d'intégrales d'opéras se font rares de nos jours ? Sans doute non. Et pourtant, Warner Classics a relevé le défi en produisant, non  seulement un opéra de Verdi, mais Aida, opéra péplum s'il en est. Non contant de cet exploit, Warner a tenu à réunir les meilleurs interprètes verdiens actuels : le chef Sir Antonio Pappano, les chanteurs Jonas Kaufmann et Ludovic Tézier et les chanteuses Anja Harteros et Ekaterina Semenchuk.

Kaufmann Semenchuk Aida, Warner 2015

Cet enregistrement d'Aida reçoit le succès escompté. Il se positionne à une place de choix dans la discographie du chef-d'oeuvre de Verdi. La direction d'Antonio Pappano, en premier lieu, est un immense atout. Le maestro dirige avec une efficacité incroyable, un sens du drame époustouflant, tenant l'auditeur en haleine de la première minute de l'ouverture aux dernières notes de l'ouvrage. L'Orchestra dell'Accademia di Santa Cecilia sonne merveilleusement bien, tous les pupitres se couvrent de gloire tandis que le choeur de l'Accademia met en valeur les talents de compositeur choral de Verdi. 

Harteros Kaufmann Pappano Aida Warner 2015

Anja Harteros met au service du rôle titre ses grands talents d'artiste : aigus vibrants à arracher des larmes, médium charnu, timbre charmeur. On ne peut que rendre les armes devant tant de séductions. La soprano allemande se pose en égale face aux grandes Aidas du passé telles que Renata Tebaldi ou Maria Callas. Face à elle, sa rivale Amneris est chantée par la russe Ekaterina Semenchuk. La fille du Pharaon est ici particulièrement humaine, tant dans sa douleur que dans ses emportements de rage et de jalousie. Bouleversante dans tout le dernier acte, on retiendra ses dernières notes, incroyables de beauté et de pathos. Ludovic Tézier est en roi d'Ethiopie époustouflant de bout en bout, depuis son air impressionant de contrastes dans la scène du triomphe au merveilleux trio avec Aida et Radamès, sans parler de son duo avec Aida, violent, insinuateur et convainquant à souhait. On ne connait qu'un Amnoasro digne de rivaliser avec celui-là : Tito Gobbi. Erwin Schrott est un Ramfis parfait, grand prêtre terrifiant à la volonté de fer et aux graves rocailleux. Que dire enfin du Radamès de Jonas Kaufmann ? Timbre profond, pianissimi à en faire pâmer les dames, le ténor allemand transforme tous les pièges de la partition en atout, y compris ce célèbre et assassin si bémol pianissimo finissant le "Celeste Aida".

Bref, cette Aida est un succès sur tous les plans. C'est une Aida d'ajourd'hui mais c'est aussi une Aida pour l'éternité.

Tézier Aida, Warner, 2015

Aida de Giuseppe Verdi

Aida : Anja Harteros

Radamès : Jonas Kaufmann

Amneris : Ekaterina Semenchuk

Amonasro : Ludovic Tézier

Ramfis : Erwin Schrott

Il Re : Marco Spotti

Messaggero : Paolo Fanale

Sacerdotessa : Elonora Buratto

Direction musicale : Antonio Pappano

Chef de choeur : Ciro Visco

Orchestra e coro dell'Accademia Nazionale di Santa Cecilia

3 septembre 2015

Dmitri Hvorostovsky chantera au Met.

Dmitri Hvorostovsky avait annoncé fin juin commencer un traitement contre une tumeur cérébrale affectant également son ouïe et son équilibre. Il avait du même coup annulé toutes ses représentations excepté Eugène Onéguine au Covent Garden de Londres (voir article du 25 juin 2015).

C'est, cette fois-ci, une bonne nouvelle que nous annonce le baryton russe sur sa page Facebook. En effet, il semblerait que le traitement fasse son effet car Dmitri Hvorostovsky a annoncé reprendre le rôle du Conte di Luna trois soirs (25 et 29 septembre ainsi que 3 octobre) dans Il Trovatore au Metropolitan Opera. 

Nous espérons que la santé de Dmitri Hvorostovsky continuera de s'améliorer ainsi...

Hvorostovsky Il Trovatore, Met, 2011

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21 août 2015

Intégrale d'"Aida" à paraître

Ces dernières décennies, l'industrie du CD a peu à peu délaissé les intégrales d'opéra, bénéficiant les récitals, réputés moins coûteux. Le dernier intégrale, Tristan und Isolde avec Placido Domingo et Nina Stemme, chez EMI, date de 2005. C'est donc avec un plaisir immense que l'on a appris l'enregistrement d'une nouvelle Aida en février 2015. C'est avec une impatience aussi grande que nous attendons sa sortie, prévue pour le 2 octobre prochain. Mais s'il est une chose qui nous procure encore plus de joie, c'est bien-sûr la distribution de rêve regroupée par Warner Classics. A la tête de son Orchestra dell'Accademia di Santa Cecilia, Sir Antonio Pappano saura sans aucun doute renouveler le succès obtenu dans "Nessun Dorma : The Puccini Album" , récemment sorti chez Sony Classical. Anja Harteros, la soprano allemande si applaudie dans ses récentes interprétations de la Maréchale (Der Rosenkavalier) et du rôle-titre d'Arabella, prêtera sa voix à l'héroïne, la princesse éthiopienne Aida. Ludovic Tézier, grand baryton français applaudi principalement chez Verdi, sera son père, le roi Amonasro, qui précipitera la chute d'Aida et de son amant. Erwin Schrott, basse du moment, chantera le prêtre Ramfis tandis qu'Ekaterina Semenchuk, seule parmi les cinq rôles principaux à ne pas être en prise de rôle, interprêtera Amnéris, fille de pharaon et rivale malheureuse d'Aida. Pour clôre cette distribution parafaite, Jonas Kaufmann, le ténor le plus célébré de notre époque, chantera Radamès, le chef des armées égyptiennes.Un CD qui restera sans doute dans l'histoire de l'opéra...

Aida-Roma

Pour plus d'information :

http://www.warnerclassics.com/antonio-pappano/news/1215

Pour voire la bande annonce :

https://www.youtube.com/watch?v=R4JioFBobM0

17 août 2015

Encore un réussite pour Jonas Kaufmann !

Critique de Nessun Dorma : the Puccini album

            La maison de disques Katholnigg de Salzburg ainsi que la boutique du Salzburg Festspiel ont réservé à leurs clients une très belle surprise : la vente exclusive du tout nouveau récital de Jonas Kaufmann, Nessun Dorma : the Puccini Album, un mois avant sa sortie officielle, mi-septembre 2015. Quel mélomane résisterait à pareille opportunité ? Nos critiques, eux, ont succombé et voici la critique d’OperaBlog du CD du ténor le plus en vogue…

            Nessun Dorma : the Puccini Album est sans doute un des CD solo les plus réussis de Jonas Kaufmann. Ce fait s’explique d’abord par un programme convenant au ténor allemand comme un gant. De Des Grieux (Manon Lescaut) à Calaf (Turandot), en passant par Edgar (Edgar) et Dick Johnson (La Fanciulla del West), tous les airs semblent avoir été écrits pour Jonas Kaufmann. La deuxième raison de ce succès est Antonio Pappano, directeur musical du Royal Opera House et de l’Orchestre de l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia, avec qui Jonas Kaufmann a travaillé plus d’une fois et avec lequel il réalise toujours un travail impeccable. La troisième est la présence de Kristine Opolais, soprano dramatique, Manon de Jonas Kaufmann dans Manon Lescaut au Royal Opera House (2013), au Bayerische Staatsoper (2014) et dans la future production du Metropolitan Opera (2016).

            Le CD s’ouvre sur le premier air de Des Grieux dans Manon Lescaut, « Donna non vidi mai » dans lequel Jonas Kaufmann fait preuve d’une délicieuse candeur, d’un chant élégant, simple et naturel. Suit le duo « Tu, tu, amore ? Tu ? » avec Kristine Opolais. La soprano dramatique a considérablement amélioré ses graves depuis la Manon Lecaut au Royal Opera House en 2013. Jonas Kaufmann et elle nous transportent dans les émotions contradictoires de Des Grieux et Manon comme si elles étaient leurs. Les deux airs qui suivent, « Ah ! Manon, mi tradisce » et « Ah ! Non v’avviciante », sont pour Jonas Kaufmann l’occasion de laisser transparaître ses merveilleux talents de comédien, en dessinant d’abord un Des Grieux déçu mais toujours amoureux, vibrant de désespoir puis un Des Grieux,  toujours désespéré, éperdu d’amour, prêt à tout pour Manon.

            « Torna ai felici dì », extrait du premier opéra de Puccini, Le Villi, est tout en désespoir, nuances et douceur. L’extrait d’Edgar, une des plus belles plages du CD,  semble taillé sur mesure pour Jonas Kaufmann dont l’art du pianissimo et des demi-teintes rend particulièrement justice à la partition. Le duo « O soave fanciulla » avec Kristine Opolais nous laisse sans voix. Comment exprimer notre émotion devant ces deux voix qui s’entrelacent, se cèdent mutuellement la place, se subliment l’une l’autre ?

            Le « Recondita armonia » de Tosca n’a plus de secret pour Jonas Kaufmann qui a déjà chanté le rôle de Cavaradossi plusieurs fois (un CD Warner Classic avec Angela Gheorghiu, Bryn Terfel et Antonio Pappano à la baguette en est le témoignage). On reste éblouit devant la beauté du timbre mis en valeur dans cet air très bref.

            Dans « Addio fiorito asil », le ténor allemand dessine en quelques minutes un Pinkerton bien plus sympathique que d’ordinaire, torturé par sa conscience et ses remords. Son Dick Johnson de La Fanciulla del West nous séduit par ses qualités vocales inestimables.

            Le clou du CD réside bien-sûr dans les deux grands airs du prince inconnu de Turandot. Dans « Non piangere, Liù », c’est toute la sensibilité du ténor qui se déverse dans cet air si mélancolique tandis que son art du piano s’épanouit. « Nessun dorma », l’air qui donne son nom au CD, est un trésor de puissance vocale et  d’interprétation théâtrale.

            C’est encore une fois une réussite pour Jonas Kaufmann dont nous attendons désormais, avec une très grande impatience, un autre cadeau de ce genre.

Nessun Dorma Jonas Kaufmann

 

Nessun Dorma : the Puccini Album

Jonas Kaufmann, ténor

Kristine Opolais, soprano

Massimo Simeoli, baryton

Antonio Pirozzi, basse

Orchestra e Coro dell'Accademia di Santa Cecilia

Direction musicale : Antonio Pappano

 

1. "Donna non vidi mai", Manon Lescaut

2. "O, sarò la più bella!... Tu, tu, amore? Tu?", Manon Lescaut

3. "Ah! Manon, mi tradisce", Manon Lescaut

4. "Presto! In fila!... Ah! Non v'avvicinate!", Manon Lescaut

5. "Ei giunge!... Torna ai felici dì", Le Villi

6. "Orgia, chimera dall'occhio vitreo", Edgar

7. "O soave fanciulla", La Bohème

8. "Recondita armonia", Tosca

9. "Addio, fiorito asil", Madama Butterfly

10. "Una parola sola!... Or son sei mesi", La Fanciulla del West

11. "Risparmiate lo scherno... Ch'ellla mi creda libero", La Fanciulla del West

12. "Parigi! È la città dei desideri", La Rondine

13. "Hai ben ragione", Il Tabarro

14. "Avete torto!... Firenze è come un albero fiorito", Gianni Schicchi

15. "Non piangere, Liù", Turandot

16. "Nessun dorma", Turandot

CD SONY CLASSICAL 2015

17 août 2015

Une réussite vocale

 

Quand Jonas Kaufmann chante au Festival de Salzburg, on peut être sûr que les places se vendront en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. C’est en effet ce qui est arrivé pour ce Fidelio de Beethoven, sold out des mois avant la première.

            Une demi-heure avant le début de la seconde représentation, les rues voisines du Großes Festspielhaus sont le théâtre d’embouteillages et de voitures luxueuses. Devant la salle, le public afflue, vêtu de ses plus beaux atours. D’autres, moins chanceux que ceux qui possèdent leur billet, tentent d’en racheter un.

            Enfin, l’opéra commence. L’ouverture sera interprétée avec brillo, comme tous les autres morceaux orchestraux de la soirée, par un Wiener Philarmonik particulièrement en forme et récompensé, ainsi que son chef Franz Welser-Möst, par des applaudissements délirants. Le Konzertvereinigung Wiener Staatsoperchor tire également son épingle du jeu avec beaucoup de panache. Le chœur des prisonniers du I est un instant de toute beauté, chaleureusement récompensé par le public.

La mise en scène de Claus Guth n’obtient malheureusement pas le même succès. Pendant l’ouverture Leonore contemple le visage de son mari Florestan projeté sur le rideau noir baissé. Ce dernier se lève sur une pièce aux murs blancs ornés de moulures et au parquet impeccablement ciré. Un pavé noir pivotant aux dimensions titanesques se tient au centre du décor. Au deuxième acte, la prison de Florestan sera cette même pièce avec un sol en pente raide, une tombe creusée à la place du pavé, ce dernier planant sur la scène. Le final sera, lui, chanté dans la pièce du I, le sol recouvert de moquette rose et un lustre immense remplaçant le pavé. Malheureusement ces décors simples et épurés deviennent rapidement gênants. En effet, Claus Guth a pris le parti de supprimer tous les dialogues parlés, ce qui ôte beaucoup de clarté à l’intrigue, et de les remplacer par de longs moments de silence où le pavé noir tourne sur lui-même en produisant d’horribles grincements, parfois même des sifflements stridents, qui poussent certains spectateurs à se boucher les oreilles. Claus Guth a également imposé à Pizzaro et Leonore un double muet. Si le procédé est plutôt intéressant pour le premier (Pizzaro se retrouve ainsi accompagné d’un sbire meurtrier, tué au II par Leonore), on ne peut pas en dire la même chose pour Leonore. Gesticulant dans tous les sens pendant les numéros musicaux, la comédienne rompt le drame plus qu’elle ne le renforce et empêche Adrienne Pieczonka de jouer réellement son personnage. Le public salzbourgeois ne s’y est pas trompé, huant copieusement le metteur en scène allemand le soir de la première.nachtkritik-das-experiment-fidelio-im-festspielhaus-41-59463626

            Du côté chanteur, le plaisir est au rendez-vous. Olga Bezsmertna est une excellente Marzelline aux aigus percutants et au timbre radieux. Le Jaquino de Norbert Ernst, transformé par la mise en scène en petit bureaucrate, évolue au même niveau. Sebastian Holecek est un Don Florestan de haute tenue aux graves sonores. Le Rocco de Hans-Peter König, très applaudi à la fin de la représentation, est parfaitement crédible scéniquement, bien que la mise en scène l’ait fair passé de gardien de prison à bourgeois endimanché. Le Pizzaro de Thomas Konieczny, particulièrement violent et cruel, est impressionnant d’autorité et de présence scénique. Il parvient, en outre,  jouer magnifiquement avec son « double » qu’il manipule comme une marionnette.

            En Leonore, Adrienne Pieczonka est éblouissante de maîtrise vocale. La voix est homogène et le timbre chaud.  Son air du I est une perle du chant. Son jeu est malheureusement retenu par son « double » qui lui ôte toute crédibilité dramatique. Que dire du Forestan de Jonas Kaufmann ? La voix du ténor bavarois est toujours somptueuse, puissante avec ces couleurs de baryton qui lui donnent un côté mystérieux. L’intensité dramatique dont vibre chaque note laisse stupéfait. L’investissement scénique du chanteur crève les yeux, d’autant plus que Claus Guth fait de Florestan un homme traumatisé, visiblement hanté, qui se roule sur le sol et ne supprote plus qu’on l’approche. On est déçu que le rôle de Florestan soit si court !

nachtkritik-das-experiment-fidelio-im-festspielhaus-41-59463674

 

            Avant que la salle ne résonne des applaudissements d’un public totalement emballé, Claus Guth nous réserve une dernière surprise… Alors que le livret se termine sur une « happy end » (Florestan est libéré et rendu à l’amour de Leonore, Pizzaro puni), le metteur en scène décide de dramatiser l’action. Au moment où l’orchestre joue les derniers accords de l’opéra, le lustre scintillant s’éteint brusquement et Florestan tombe raide mort sous les yeux étonnés et désespérés des deux Leonore.

Distribution

Florestan : Jonas Kaufmann

Leonore (alias Fidelio) : Adrienne Pieczonka

Don Pizzaro : Thomas Konieczny

Rocco : Hans-Peter König

Marzelline : Olga Bezsmertna

Jaquino : Norbert Ernst

Don Fernando : Sebastian Holecek

Leonore (comédienne) : Nadia Kichler

Pizzaro (comédien) : Paul Lorrenger

 

Direction musicale : Franz Welser-Möst

Mise en scène : Claus Guth

Chef de chœur : Ernst Raffelsberger

WIENER PHILARMONIK & KONZERTVEREINIGUNG WIENER STAATSOPERCHOR

6 août 2015

Juan Diego Florez en Italie

Juan Diego Florez a récemment annoncé sur son site officiel la publication d'un nouvel album sous le label DECCA.  Après avoir  consacré son dernier album à l'opéra français du 19ème siècle, le ténor péruvien dédiera ce CD au chansons italiennes populaires telles l'inévitable "O sole mio". La sortie d'Italia est prévue pour le 25 septembre.

Italia Flore DECCA 2015

20 juillet 2015

"Luisa Miller" sur Medici.tv

Ce lundi 20 juillet à 19 heures, Medici.tv transmettra en direct des extraits de Luisa Miller de Giuseppe Verdi. Le rôle-titre sera chanté par Erika Grimaldi, Rodolfo par Piotr Beczala et Miller par Simone Piazzola. Quant au Comte Walter et à Wurm ils seront tout deux interprétés par la basse russe Ildar Abdradzakof sauf dans l'air "Vien la duchessa" où le rôle de Wurm reviendra à David Shipley. Le Verbier Festival Orchestra sera placé sous la direction de Gianandrea Noseda/

Une soirée à ne pas manquer !

Beczala Un Ballo in maschera Met 2015

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