La Donna del Lago : achèvement de la perfection
Hier soir a été jouée la dernière représentation de La Donna del Lago au Metropolitan Opera. La distribution, très alléchante sur la papier, a largement tenu ses promesses. Joyce DiDonato s'impose aujourd'hui comme l'une des plus grandes, sinon la plus grande, Elena. Graves profonds, aigus et ornementation faciles, voix ronde et chaude alliée à une présence scénique époustouflante... Que demander de plus ? Juan Diego Florez, rossinien jusqu'au bout des ongles, est un Giacomo V capable du plus beau des altruismes comme de la plus violente des fureurs. Ses aigus vertigineux et sa voix de soleil lui valent l'une des plus bruyantes ovations de la soirée. Servie par une tessiture très large, Daniela Barcellona est un Malcolm idéal, aussi sensible que valeureux. John Osborn, en grande forme vocale, est un Rodrigo encore plus guerrier qu'amoureux. Son entrée du premier acte, périlleuse à l'excès, est un véritable tour de force. Oren Gradus met au service de Douglas sa voix de bronze. Les seconds rôles sont tout à fait convenables. Mention spéciale pour l'Albina d'Olga Makarina, voix céleste et cristalline dans le final de l'acte I.
La direction de Michele Mariotti est exemplaire. Faisant constamment avancer le récit, il se montre également capable de tirer de magnifiques sonorités de son orchestre dans les moments plus élégiaques. Les choeurs du Metropolitan Opera sont tout simplement somptueux tout particulièrement dans la scène des druides.
La mise en scène de Paul Curran offre quelques belles images notamment l'entrée d'Elena au premier acte.
Conclusion : la renaissance Rossini se porte bien !
Distribution :
Elena : Joyce DiDonato
Giacomo V : Juan Diego Florez
Malcolm : Daniela Barcellona
Rodrigo : John Osborn
Douglas : Oren Gradus
Albina : Olga Makarina
Sereno : Eduardo Valdès
Bertram : Gregory Schmidt
Orchestre et choeurs du Metropolitan Opera
Direction musicle : Michele Mariotti
Mise en scène : Paul Curran